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Ironman World Championship 2018

La préparation physique se travaille, le mental se forge, la fatalité se subit. Quand un rêve devient cauchemar, la roue tourne (à plat) mon gars !

Samedi 13 octobre, Kailua-Kona Hawaii, je participe à la 40e edition de l'Ironman d'Hawaii. Le triathlon le plus convoité au monde est aussi le plus dur et le plus relevé. Que nous réserve le millésime Ironman World Championship 2018 ?

Ma préparation est à la hauteur de l'événement, solide, propre et ambitieuse, à l'image de Multriman !

Les chiffres clés. Quatrième participation, cinq ans d'attente, et dix ans me sépare de mon premier Ironman d'Hawaii. Dans l'intervalle, une famille de trois enfants est née de l'Aloha spirit !

Projet Kona 2018

Il y a un an je me qualifie brillamment sur l'Ironman Italy avec un temps record de 9h02'. Je suis gonflé à bloc et motivé comme jamais. Il m'arrive même de rêver de podium sur l'ile de la tentation.

Ma saison débute sur l'Ironman France. Je réalise mon PW (personal worst) ! Le moral dans les chaussettes et la tête basse, je rentre à la maison avec ma médaille de looser. Une période de repos devrait me faire digérer cette épreuve indigeste.

Ma préparation suit son cours. Les kilomètres de natation, de vélo et de course à pied incrémentent mon compteur de sueur. Le deuxième effet foot loose intervient toujours à Nice. Mais c'est sur le 70.3 Nice cette fois que je me prend à nouveau les pieds dans la finish line. Terminer sa préparation sur une contre performance entretient un doute malsain.

The coach, Christophe Bastie, me recadre rapidement. Il faut dire que cette année j'ai mis les bouchées doubles, triples...puissance au cube devrais-je dire. Je me suis entraîné comme un dingue. Cela se traduit par un investissement, une implication et une régularité sans failles. Je dois désormais me focaliser sur mon objectif . Croire en soi, en sa préparation et ses capacités à se surpasser le jour J. C'est la ligne directrice Multriman .

Pour les amateurs de détails croustillants, je peux vous livrer quelques séances clés de ma préparation. Par exemple un Iron day de 7h00 avec 1h de natation, 5h00 de vélo sur ht et 1h00 de course à pied. Le home trainer j'aime bien en fin de prépa. C'est dur, c'est chaud, c'est mental. Ajouter à cela des sorties longues à vélo de 7h00, et à pied de 3h, bref la routine !

Pour le matériel spécifique Hawaï, je peux compter sur mon vélo de chrono Cube Aerium C68 SLT. C'est une véritable machine à rouler, spécialement développée pour Kona par l'équipe Swiss side pour CubeBikes©.

Ce projet Kona 2018, je le planifie depuis prés de deux ans. Autant vous dire que la pression est grande. Serais-je à la hauteur de l'évènement ?

Sport sans conscience n'est que ruine de l'âme !

Kona se caractérise par des éléments extérieurs déterminants. Le vent, la chaleur, l'humidité, la densité et le drafting font de cette course probablement la plus singulière du circuit. Certains vouent à cette course une dévotion quasi mystique. Endoctrinés par un sport spectacle dont ils sont les héros, publient en temps réels leurs exploits sur les réseaux sociaux. Quand d'autres, plus lucides, en dénoncent les dérives. Deux aspects fondamentaux se confrontent. Le développement de la marque Ironman© face à l'éthique sportive. Chaque année les polémiques pleuvent. La genèse de cette histoire prend forme un beau matin de février 1978 sur Waikiki beach. Cette aventure humaine est aujourd'hui dévoyée par son aspect mercantile. Ironman© fête ses 40 ans. L'âge de la maturité me direz-vous. L'orientation consumériste de ce sport est à l'image de notre société individualiste. La solution au problème est une prise de conscience collective. Entraîneurs, athlètes, clubs, organisateurs, marques...tous doivent se mobiliser. Participer à l'Ironman d'Hawaii doit devenir un acte militant. Non au dopage. Non au drafting. Mon slogan Swim, Bike, and Run Clean !

J-6

Je débarque sur Big Island après un stop d'une nuit à Los Angeles histoire d'adoucir un jet lag de douze heures. Dès le lendemain matin, la routine de l'entraînement reprend son cours. Il faut solliciter l'organisme et réveiller le volcan endormi. Les 4 jours suivants iront crescendo. Je reprend mes marques à Pier, sur la Queen K et Alii Drive. Je ne vais pas m'attarder sur l'ambiance délirante et exubérante d'une faune sauvage en rut. C'est du délire à l'état pur. Un étrange mélange entre Spring break à Cancun et pélerinage à la mecque !

H-2

J'affiche un sourire béat dans la navette qui me conduit sur l'aire de départ. Je suis heureux et détendu du bulbe. Dans le parc, je retrouve de vieilles connaissances. Les préparatifs sont rapides. Je gonfle mes boyaux sans faire attention à une roue avant quasi à plat. Première alerte. Je me dirige vers le départ. Je fouille au fond de mon sac pour y sortir ma swimskins. Et là c'est le drame. Elle n'est pas dans le sac. Je deviens tout pale, mes jambes flageolent. Impossible de nager avec une tri fonction aéro, ni sans d'ailleurs sous peine de disqualification pour nudité caractérisée ! Je trouve une âme charitable de l'organisation pour me dénicher au village expo un maillot de bain à 30 minutes du départ. Deuxième alerte.

H-30

Le jammer Ironman World Championship 40th anniversary taille S à peine enfilé, je me faufile vers l'aire de départ. La petite plage de Dig me Beach sature d'athlètes en pleine réflexion. J'y vais, j'y vais pas...L'eau est très très tiède...Poussé pas derrière...

Calmement je me jette à l'eau. Les premiers coups de bras donnent le ton : détendu, frais et impatient. Je profite pleinement de ce moment de calme. Je me concentre sur le départ. Je fais le vide. Je me focalise sur mon objectif. Partir vite. Contôler. Et tenir. Les SUP forment une ligne hermétique. Les minutes s'égrainent. Soudain, le bang du canon, parfaite réplique de la guerre de sécession, lance la cavalerie dans une chevauchée irrascible. Ma petite pointe de vitesse me permet de surnager devant. Ca bouscule un peu jusqu'à ce qu'une ligne se forme. Je parviens à suivre. Maintenant il faut tenir jusqu'au bout. Ne pas lâcher prise. Je lève la tête régulièrement pour apprécier ma position. Je dois continuellement faire l'effort pour me replacer. Tenir sa position, sa place et son cap est une lutte de chaque instant. De temps à autres j'enclenche les quatres roues motrices. Des battements énergiques me permettent de me replacer plus vite. Je ne dois pas en abuser car très énergivore en oxygène ! Je distingue désormais le King Kamehameha's Kona Beach Hotel. Pier est en approche. La délivrance est toute proche. Dans cent mètres, le batracien devra se relever, marcher puis courir.

SWIM 54'22"

L'océan Pacifique est derrière moi. Je trace sous la tente, au passage je récupère mon sac. J'enfile ma trifonction aéro. Une transition rapide et c'est parti pour un tour de parc à vélo, probablement le plus long du circuit. Je récupère mon Cube Aerium C:68. La config du jour : vélo aéro et casque aéré !

La première partie du parcours est rapide et nerveuse. Mon cardio ne descend pas en dessous de 155 puls, je flirte déjà avec ma zone rouge. Je passe Palani Road. Je cherche du regard ma petite famille. J'entend crier mon fan club. Je les aperçois. Je suis litteralement galvanisé. A partir de maintenant je peux rentrer dans ma bulle. Je me focalise sur les 180km à venir. Je me répète en boucle : "Une course propre, pleine et plaisir" !

Ce n'était sans compter sur un coup du sort jeter quelques hectomètres plus loin. Je prend un trou à pleine vitesse. Ma bentobox vole littéralement sur l'impact du choc. En une fraction de seconde, je dois me décider à m'arréter ou continuer sans mes barres énergétiques. Je continue. Pas de temps à perdre. Bien m'en garde. Rapidement je comprends que l'impact du choc n'a pas seulement éjecter ma bentobox mais aussi crever mon boyau. Je suis déjà à plat. Que faire ? Réparer sur place ou essayer de trouver de l'aide ? Je décide de réparer sur place. #Stop 1. Calmement je sors ma bombe anti crevaison. J'inspecte mon boyau avant d'insuffler la mousse réparatrice. Je vide complètement la bombe. Mon boyau devrait être gonflé. Il n'en est rien. J'ai au max 2 bars de pression. Là je comprends qu'il va marcher beaucoup moins bien ! Je ne m'affole pas. Je remonte en selle. Je vais essayer de trouver de l'aide. Je suis tout proche du U turn, en haut de Kuakini Highway. Là je trouve un mécano de l'organisation. #Stop 2. Il inspecte ma roue. Il pompe à une vitesse vertigineuse. Le boyau est toujours à plat. Il me ramène une chambre à air. Je lui dit que je suis en boyaux ! Il se gratte la tête. Il me dit de revenir sur Palani Road. Là-bas une assistance mécanique devrait m'aider à réparer.

Je remonte en selle. Je redescends la Highway à vitesse réduite. #Stop 3. Je récupère au passage ma bentobox, gentiment ramassée par une spectatrice. Je continue mon circuit touristique. J'arrive au croisement de Palani Road et de la Highway. #Stop 4. Je pivote sur 360°. Le flux incessant des vélos lancés à pleine vitesse me donne le tourni. Je perds pied. J'ai bien peur que tout s'arrête là sur cette maudite crevaison. Soudain, un mirage, je vois un type courir en ma direction. C'est le mécano. Il remonte Palani Road à VMA ! Je respire à nouveau. Il inspecte rapidement ma roue. Il repart. De retour avec une pompe, il essaye de réanimer mon boyau. La mousse sort d'un trou béant. Il repart. Il revient toujours à VMA. Il me ramène une chambre à air. Je suis à deux doigts de pleurer. Il voit en mon regard une détresse vitale. Il démonte ma roue. Et repart toujours à bloc. Il revient mais cette fois avec une roue de rechange. Il la monte, règle mon frein avant et me lance OK GO GO !!! Je remonte sur mon vélo. J'appuie comme un malade sur les pédales pour m'arracher de la côte de Palani road. La foule, témoin de toute la scène, m'acclame comme pour conjurer le sort.

Après de longues minutes d'errances , je reprend le fil de ma course. Sur la Queen K je rallume mon compteur en veille depuis le premier stop. Impossible de connaitre le temps perdu, peu importe, le mal est fait. Mon objectif est désormais on ne peut plus modeste finisher !

Me voilà parti pour une longue sortie aérobie ? Rapidement je reviens sur un groupe. Je passe. Je reviens sur un deuxième groupe. Je passe. Ca y est je suis à nouveau dans la course. Je fais la course. Je réalise que mon arrêt au stand m'a relégué dans le ventre mou du peloton. Cette situation est nouvelle pour moi. Revenir de l'arrière est une première. Ma vitesse n'est pas fulgurante. Et pourtant, je n'aurai de cesse de reprendre des groupes. Je suis le témoin vivant d'un drafting bien réel, organisé, structuré, hiérarchisé ! Je reste impassible. Je gère mon effort. Au demi tour à Hawi, je croise des concurrents dont je connais les qualités natatoires pour en déduire mon temps perdu soit 15 à 20' ! Je reste concentré sur un effort lissé.

Le retour du parcours vélo est connu pour son vent lattéral terriblement usant. Aujourd'hui, le vent souffle mais de dos ! Je poursuis mon effort sans faiblir. Désormais, je ne reprends que des petits groupes de 3 à 4 unités. Et les arbitres me direz-vous ? J'en ai bien vu quelques uns. Mais toutes les penality box étaient étrangement vides. Certaines années il n'était pas rare de voir des tentes pleines avec une file d'athlètes sur 10 mètres, attendant la sortie du dernièr Iphone !

L'aéroport est déjà en vue, soit 10 miles à parcourir. J'en profite pour m'alimenter et bien m'hydrater en vue du marathon. J'amorce enfin la dernière petite descente située à deux kilomètres de l'arrivée. A l'approche de l'aire de transition mon compteur s'arrête. Je me dis en souriant qu'aujourd'hui ce n'est vraiment pas mon jour. Je déboule sur Palani road. Je descends du vélo. Les jambes sont dures mais je garde le sourire. J'ai fait les 180km vélo avec la hantise d'une seconde crevaison synonyme d'abandon. Je suis dans le parc, plus rien ne peut m'arriver désormais...dit-il confiant !

BIKE 5:00:42

Passage rapide dans l'aire de transition. Les premières foulées sont hésitantes. La chaleur bien présente est écrasante. Mon cardio affiche déjà 145 puls. La surchauffe menace avant même le début des hostilités. Je cours sur un bon petit tempo 4'30". Je suis optimiste. Mes statistiques Hawaiiennes plaident en ma faveur. Ici, je n'ai jamais courru le marathon en plus de 3h15'. Je m'élance sur Alii Drive en confiance et avec le smile. C'est important de sourire. Rappellez-vous Chrissie Wellington affichant un large sourire en toute circonstance.

J'arrive au U turn d'Alii Drive. Ma petite famille est là pour m'encourager. Ma femme me crie littéralement dessus pour ne pas que je m'arrête. Elle n'est pas au courant de mes péripéties matinales. Je ne boude mon plaisir à embrasser chacunes de mes quatre femmes chéries. A raison de deux trois bisous chacunes, cela en fait du temps écoulé. Aujourd'hui le sablier du père Fourras est bel et bien cassé.

Christophe Halleumieux auteur d'une belle course (6e) me passe et m'encourage. Un Multriman peut en cacher un autre. Rappellons que nous étions 14 athlètes Multriman présents à Hawaii cette année. Un record que l'on doit au coach Christophe Bastie. Denis Chevrot notre porte drapeau termine 26e PRO et 1e Français.

Quand on arrive en ville...tout le monde change de trottoir. Vous connaissez la chanson ? C'est à peu près ce qu'il m'arrive lorsque je grimpe Palani road. Ma tête défaite et blème fait peur à voir. J'entame mon marathon et je suis déjà dans le dur. La foule qui encourage me donne la force d'avancer. Je ne cours plus très vite mais je cours. Je ne peux m'empêcher à penser à Yohann Diniz marchant à 15km/h. Je n'arrive plus à me concentrer. Je sors à nouveau de ma course. J'avance d'un poste de ravitaillement à un autre. Un flash de lucidité. Je me remémore la consigne de secours du coach, celle à utiliser en cas d'extrème urgence : "Ne jamais marcher entre deux ravitellements".

Je rentre dans Energie Lab. La longue descente me semble interminable. Je n'ose même pas m'imaginer la remontée. La distance qui me sépare du demi tour est quand à elle astronomique. Aujourd'hui j'ai raté la navette spatiale temporelle. Je suis plutôt en mode désintégration Monsieur Spoke ! La remontée d'Energie Lab n'est finalement pas si dure. Le mode survie a cet avantage. Tu ne cours pas très vite. Mais tu avances. La Queen K déroule sous mes pieds mon chemin de croix de pénitent.

Le fin du marathon est une lente traversée du désert. Le physique m'a lâché au 20e km. Le mental au 30e. Il me reste un vague soupçon d'orgueil. J'y puise l'ultime dose d'énergie pour atteindre Palani road. La descente annonce la fin du calvaire. Etrangement la souffrance s'efface. Je profite pleinement de l'ambiance mes cinq sens en éveil. Je grave sur disque dur ces images pour l'avenir. Je reviendrai c'est sûr. Mais je veux pouvoir me rememorer le goût amer de l'échec. Aujourd'hui on peut parler de défaite à la Pyrrhus !

Marathon 3:46:07

Le bilan de ce 4e Hawaii est on ne peut plus maigre. Il est le moins bon de mes quatre participations. C'est aussi mon Ironman© le moins rapide. Si l'on regarde en détail, cela donne par discipline.

La natation est dans mes temps habituels. Donc rien à dire de ce côté là. Le vélo là ça se complique un peu. Ma crevaison me fait perdre entre 15 à 20 minutes. Mon compteur affiche 4:41:22 en temps de déplacement. Les conditions climatiques exceptionnellement clémentes sont à l'origine d'une pluie de records. Perso, je roule 15 minutes plus vite que mon meilleur temps. Quand j'analyse mon effort, mes pulsations cardiaques sont cinq points au dessus de ma zone de confort. Cela semble peu mais rapporté à cinq heures c'est beaucoup. Je gère bien mon effort avec à peine trois points d'écart entre la première heure et la dernière heure. Mais cela reste trop haut. Il est impossible de tenir un marathon sur ce même tempo. C'est la première erreur.

La deuxième raison de cet echec serait la crevaison ? Non. Le temps perdu m'éloigne du classement c'est un fait. Mais il n'est pas responsable d'une contre performance, du moins pas directement. Il faut plutôt regarder du côté d'une défaillance énergétique sur le marathon. Je suis tellement accaparé à lutter contre la chaleur que j'en oublie de m'alimenter. J'ai consommé 2 gels sur le marathon, c'est comment dire "risible" ! Habituellement je prend 1 gel tous les deux ravitos. Autant dire que le compte n'y est pas. Cette faute me coûte chère...très chère. C'est une erreur de débutant. Mon estomac est un véritable sanibroyeur. Il digère tout ce qui entre. Alors pourquoi je n'ai pas pris ces gels ? Mon cerveau était-il à ce point en dette de sucre ? Comment oublier ces fondamentaux de la sorte ?

Pour être honnête avec vous, je crois que j'ai simplement été dépassé par les évènements. Je n'ai pas été à la hauteur de l'enjeu voilà tout ! La crevaison a anéanti en une fraction de seconde tous les espoirs accumulés au cours de ces deux dernières années. Trop de pression dans la tête et pas assez dans le boyau CQFD ! C'est dur, trop dur pour l'accepter. Dès lors je n'ai de cesse de vouloir réparer cette injustice. Je roule trop vite. Je cours sans réflechir. Bref je fais une course de débutant. Voilà l'explication vraie et sans compromis. Edouardo est un jeune triathlète débutant !

Je ne cherche pas d'excuses bien au contraire. Ce recit est une flagellation publique, un exutoire. Le mal est fait, il reste maintenant à soigner les plaies.

J'aimerais vous témoigner toute ma gratitude pour votre fidélité. Merci aussi de votre patience à la lecture de ce récit fleuve.

Entraînez-vous, Amusez-vous et Sportez-vous bien !

Résultats

Edouard Entraygues | IRONMAN WORLD CHAMPIONSHIP | M45-49 | Dossard 1032

  • Natation 00:54:22
  • Vélo 05:00:42
  • Cap 03:46:04
  • Temps 09:47:07
  • Place 569e
  • Catégorie 62e 44-49

Résultats | Ironman© World Championship 2018

Album

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4X Ironman© World Championships
  2008 2010 2013 2018
Natation 00:59:56 00:55:39 00:56:17 00:54:22
Vélo 05:22:43 05:07:11 04:55:40 05:00:42
Cap 03:15:13 03:13:21 03:14:13 03:46:07
Temps 09:45:59 09:21:08 09:12:13 09:47:07
Place 193 105 95 569
GA 37 14 5 62